Chers Amis
Nous revoilà. Pour certains beaucoup de choses se sont passées depuis notre dernier bulletin et pour d’autres quasi rien.
Nous avons perdu certains de nos membres, d’autres ont plus
ou moins fort souffert de ce fameux virus et les chanceux parmi nous sont restés plus ou moins préservés en respectant les consignes de tenir les distances, de se laver les mains et de porter le masque.
Au moment d’écrire
ceci nous vivons encore toujours dans l’incertitude, nous ne savons toujours pas où en sont les vaccinations dans notre pays et certainement pas dans le reste du monde.
Mais il y a de l’espoir et il y a un peu de lumière au
bout du tunnel.
De la solidarité, de l’amour et de la convivialité seront indispensables dans le monde après cette crise.
C’est pourquoi nous ne pouvons certes pas oublier nos amis en Inde.
C’est
généreux de dispenser l’aide la plus urgente aux personnes qui se trouvent dans des situations difficiles mais cela ne peut pas se faire en leur donnant une aumône.
Dans l’intérêt de tout un chacun, il est
mieux de leur offrir l’aide qui leur permet de pourvoir eux-mêmes dans leurs besoins vitaux.
Si on donne un poisson à manger aujourd’hui ils pourront manger un jour mais apprenez leur à pêcher et ils auront tous
les jours à manger.
La situation en Inde
Le père Arul m’écrivait à la mi-mars que la situation est en apparence assez normale à la campagne.
Les gens se comportent comme si de rien n’ était, ne portent pas de masques et ne gardent pas les distances.
Mais la situation semble quand même se détériorer dans certains états, également au Tamil
Nadu.
Les personnes d’autres états ne peuvent plus rentrer au Tamil Nadu sans autorisation spéciale.
On a commencé à vacciner, d’abord les personnes âgées de plus de 60 ans.
On
donne la priorité aux enseignants, les fonctionnaires et le personnel soignant.
Les vaccinations se donnent dans les hôpitaux et coûtent 250 roupies soit ± 3 euros.
Le
collège Annai Velankanni
Depuis le mois de janvier tous les instituts supérieurs, comme notre collège universitaire Annai Velankanni sont à nouveau ouverts.
Tous les étudiants universitaires
avaient toutefois passé leurs examens en ligne.
Les écoles secondaires sont uniquement ouvertes pour les élèves des trois dernières années, les autres doivent rester à la maison. Les examens n’ont
lieu que pour les élèves de la dernière année.
Nous continuons à donner des bourses d’études à des étudiants intelligents mais pauvres, de sorte qu’ils puissent étudier afin
de leur permettre de pouvoir à l’avenir exercer une profession grâce à laquelle ils pourront améliorer leur situation ainsi que celle de leur famille.
Le projet agricole
Pour le projet agricole de Mathapuram, on continue à travailler tout en respectant les contraintes hygiéniques nécessaires.
Comme tous les arbres se trouvent à une bonne distance et que la récolte du lait de caoutchouc
peut se faire dans des conditions de sécurité on pouvait continuer à travailler.
Dans de bonnes conditions on peut obtenir environ une soixantaine de tapis de caoutchouc par récolte.
Après avoir pressé
et séché le tapis de caoutchouc, on les transporte dans les anciennes étables au campus du collège pour les emmagasiner jusqu’au moment où le prix est intéressant.
En ce moment le prix s’élève
à 130 roupies ( ± € 1,50) le kilo, ce qui semble assez raisonnable.
La fin de la saison de la récolte était fin février. La saison s’arrête à la chute des feuilles.
Maintenant on enlève
toute la sous-végétation indésirable et on met de l’engrais avant la saison des pluies.
L’hôpital St. Luke
La situation de notre
hôpital semble de plus en plus précaire et sans avenir.
Non seulement à cause de la crise du Covid mais surtout à défaut de la présence d’un médecin et à cause des frais généraux
permanents. Il n’y a plus aucune perspective d’avenir.
Un hôpital sans médecin n’est pas un hôpital. C’est pourquoi les religieuses ne veulent plus continuer à y travailler. La religieuse en chef est
déjà transférée vers un autre hôpital par ses supérieurs.
Après avoir songé à différents scénarios nous sommes arrivés à la conclusion qu’il serait mieux
de mettre l’hôpital dans d’autres mains, certes à notre plus grand regret.
En 1994 c’était sans doute une bonne idée de la part de Mademoiselle Govaere et du père Lucas d’acheter l’hôpital
parce qu’il y avait peu de secours dans les environs mais les temps ont changé.
Après le tsunami de décembre 2004, partout des postes de secours temporaires et gratuits ont fait leur apparition.
Mais certains sont restés
et se sont agrandis et devenus de petits hôpitaux, ce qui fait qu’il y a saturation.
Pour les interventions plus importantes les patients se rendent dans la ville la plus proche.
La dernière année (normale) de 2019 les
revenus mensuels en moyenne étaient de 5.810 roupies (± € 68) ce qui ne suffit même pas pour payer le personnel et les frais journaliers.
Les 15 dernières années nous avons subsidié pour 4.000.000
roupies ( ± € 47.000 ).
Nous ne pouvons plus continuer ainsi.
Vu la construction spécifique du bâtiment et la distance jusqu’à Tholayavattam, là où notre activité est concentrée,
il est difficile de lui attribuer une autre destination dans le cadre de notre association.
Nous avions déjà reçu la question d’une jeune doctoresse de pouvoir acheter ou louer notre petit hôpital. Qu’elle soit
hindoue ne présente aucune objection.
La plupart des patientes féminines se soucient peu de la religion du médecin pourvu que ce soit une femme.
Nous ne sommes pas intéressés de donner le bâtiment en location
car dans ce cas nous restons responsables des réparations et de tous les autres frais.
Et en supposant que la dame en question ouvre un autre hôpital dans les environs, ce qui était son plan à l’origine, et récupère
alors tous les patients, nous restons propriétaires d’un bâtiment vide et inutile.
Nous attendons qu’une estimation soit faite de l’ensemble.
Tout dépend du prix que nous en recevrons finalement mais notre
proposition est de déposer la somme dans un fonds qui sera utilisé pour octroyer des bourses d’études à des étudiants pauvres.
Renuka
A
chaque voyage pour rendre visite à nos amis de Kottar, nous passions les premiers jours dans un petit hôtel à Kovalam Beach, situé à 35 km de la Mammy’s house à Tholayavattam, pour nous permettre de nous acclimater
à la température et la différence d’heure (4h30).
La première fois de ce bref séjour était en 1995 en présence de Father Lucas.
Il n’y avait alors qu’une belle plage avec quelques
petits restaurants très rudimentaires.
Mais chaque année de plus en plus de petits hôtels et restaurants faisaient leur apparition et les touristes étrangers découvraient petit à petit la plage de Kovalam Beach.
Les bureaux de tourisme commençaient à recommander l’endroit avec une des plus belles plages de l’Inde du Sud (ce qui était d’ailleurs vrai).
Cela avait pour conséquence qu’on construisait non seulement
des grands et petits hôtels mais que beaucoup de petits magasins pour touristes ouvraient et voulaient en profiter.
Lors d’une de nos visites dans un de ces petits magasins dans une petite ruelle, juste en dehors de l’endroit le plus
fréquenté, nous avons fait la connaissance de madame Renuka.
A chaque passage nous lui rendions visite et achetions une babiole et de fil en aiguille nous sommes devenus amis.
Renuka habite en fait avec sa famille dans l’état
de Karnataka, ce qui représente un voyage de 30 heures en chemin de fer à partir de Kovalam. Elle a deux enfants un fils et une fille, qui étudient.
Son mari, qui est un peu plus âgé, souffre d’une maladie
des reins et est déjà depuis quelque temps sans travail et donc sans revenus.
Elle loue une petite boutique où elle essaie de vendre des tas de choses aux touristes, comme des tissus, des blouses, des T-shirts et des foulards ainsi
que des bijoux et des petits souvenirs.
Elle passe toute une saison à Kovalam où elle parvenait en tant que petite indépendante à survivre et son commerce était assez florissant jusqu’à présent.
Mais comme Kovalam Beach attirait beaucoup de touristes étrangers, de nombreux petits commerçants sont venus s’installer surtout pendant la saison touristique de fin novembre au début du mois de mars, pour se faire un peu d’argent.
Il y a énormément de petites boutiques qui se sont ajoutées et elles vendent presque chose toutes la même.
Ils sont très nombreux les tailleurs qui fabriquent une petite robe, une chemise ou un pantalon sur mesure
pour deux fois rien. Et ils doivent se partager les revenus.
Mais la saison dernière c’était une catastrophe.
Il n’y avait plus de touristes sauf quelques touristes indiens.
Les hôtels et restaurants et
magasins sont fermés et ce bel endroit plein de vitalité est devenu une ville fantôme.
Cela a pour conséquence que des centaines de personnes sont tombées sans revenus et sans aucune perspective d’amélioration.
Et il en est de même pour Renuka qui doit continuer à payer le loyer et les frais fixes. Elle doit nourrir sa famille et payer le minerval pour ses enfants qui doivent pouvoir étudier afin qu’ils ne tombent pas dans la même
situation précaire que leur parents et pour avoir un meilleur avenir.
Ceci n’est qu’une des histoires pénibles mais il y en a des milliers.
Ces personnes n’ont aucune aide de l’état comme chez nous
en Belgique, on les abandonne à leur triste sort.
Et encore ceci
Le 14 mai 2021 on va célébrer le vingtième anniversaire du décès de Melle
Govaere, la veille de son 89ième anniversaire en Inde, qui lui était si cher.
Elle y était entourée par les personnes qu’elle aimait et pour qui elle avait tant fait.
Comme elle n’était
pas mariée et sans enfants et qu’elle s’attirait le sort des enfants pauvres on l’appelait ‘’ Mammy ’’ Govaere.
Différentes initiatives qu’elle avait mis sur pied,
continuent à fonctionner vingt après leur début et sont toujours encore fort appréciés par les intéressés, ce qui signifie qu’elle était une femme de caractère avec une vision.
Beaucoup
parmi vous l’ont encore connue et sont devenus des protecteurs des « Amis de Kottar » grâce à son enthousiasme.
Beaucoup d’autres ne l’ont pas connue mais croyez-moi c’était une grande
dame qui restait réservée et modeste mais elle savait ce qu’elle voulait, son leitmotiv était : pas de paroles mais des actes !
Le fisc en
notre faveur
Les œuvres de charités, comme la nôtre, ne devront plus payer de droits de succession à partir du 1er juillet 2021, lorsqu’il s’agit d’une donation par testament.
Il en est de même lorsqu’on fait une donation de son vivant pour une œuvre : il y aura 0% de taxes.
Nous tenons encore à attirer votre attention sur le fait que « Les Amis de Kottar » sont
une asbl reconnue et que nous sommes autorisés à délivrer des attestations fiscales.
Vous recevrez automatiquement de notre part une attestation fiscale pour tout versement de 40 € par an, ce qui équivaut à une
réduction fiscale de 45 % du montant du don.
Si vous ne désirez pas d’attestation ou seulement pour une partie, veuillez le mentionner sur votre virement.
Ceux qui ont déjà mentionné ne pas vouloir d’attestation
ne doivent rien dire.
Traduction : Christiane Van Eygen